Surréalisme

Le monde qui se réveille après la Deuxième Guerre mondiale a besoin de rêver, de se laisser emporter par son imagination, et qui sait jusqu’à sa folie. De nouvelles perspectives sont envisagées, un souffle de liberté se répand, qui rend possible la transposition en peinture de ce monde énigmatique du Moi, en rupture totale avec les valeurs reçues. Les peintures s’appuient sur une certaine idée des rêves, chaque peintre s’inspire esthétiquement de ce sommeil éveillé, pour laisser libre court à son imagination. Les mouvements sont fluides, évanescents, irréels et reflètent le libre cours du fonctionnement de la pensée. Max Ernst se laisse envahir par son imagination et peint des mondes étranges peuplés d’êtres hybrides fantastiques, Magritte quant à lui reproduit des images symboliques, issues de sa propre interprétation.

Les toiles prennent un aspect poétique, les visages comportent des nuages, pour exprimer les jeux de mots, le possible s’expose, un univers à la fois féérique et biscornu voit le jour. Dali s’inspire quant à lui de techniques propres à la renaissance et au trompe-l’œil, pour créer des œuvres réalistes, perfectionnistes, détaillées qui transportent pourtant dans son monde irréel et un peu inquiétant. Ses toiles suscitent autant de provocations que d’interrogations obligeant le spectateur à sa propre introspection. Magritte offre des œuvres plus légères et accessibles. Pourtant tous les artistes du surréalisme proposent des toiles très intimes, en forme de thérapie, même si de tout temps, les peintres se sont exprimés ainsi, ce mouvement dévoile tout particulièrement certaines de leurs interrogations les plus secrètes.

L’artiste ose avoir recours au fantastique, et les techniques de collage et de superposition sont pratiquées par certains d’entre eux.

Pendant la guerre, le mouvement se transporte aux quatre coins du monde, par les artistes réfugiés. Elle trouve à l’étranger et notamment aux Amériques, une nouvelle énergie, comme en témoignent les tableaux de Miro, Masson, Ernst, Tanguy, s’inspirant de nouvelles cultures et civilisations.