Baroque

Il se situe à contre-courant du maniérisme et de ses corps déformés, tout en s’inspirant de certains maîtres de la Renaissance comme le fit Michelangelo Merisi, peintre initiateur du caravagisme, en s’exprimant par le naturalisme, un éclairage insolite et un réalisme flagrant, souvent décrié par ses détracteurs. Le ciel est sombre et traversé de faisceaux de lumière, les personnages sont mis en action, révèlent leurs secrets par leurs expressions, se posent des questions, à l’opposé de l’humanisme. La souffrance, les tracas, la mort sont les sentiments traités dans la peinture baroque, pesants, mais pointant du doigt les questionnements de l’époque après le faste de la Renaissance. L’omniprésence du pouvoir, les goûts de la bourgeoisie, la lutte contre le protestantisme ont un impact colossal sur les œuvres de l’époque.

L’art se voit doté d’une mission, par le Concile de Trente de 1542 à 1563, celle d’exprimer la foi catholique et les pensées de l’ordre des Jésuites. Dieu est encensé, dans des représentations aux effets impressionnants dénotant sa toute-puissance et son charisme à l’opposé de la sobriété. L’extase religieuse est palpable sur les tableaux qui reflètent une théâtralité organisée. L’empreinte spirituelle est partout, et le travail de l’artiste est dirigé par cette suprématie. Le Guerchin, Pierre de Cortone et Andrea Pozzo représentent ce courant qui voit également apparaître la technique du trompe-l’œil.

C’est en Italie, à Rome que l’art s’exprime dans toute sa splendeur, et où des artistes se pressent dans les académies de peinture. Cependant l’Espagne n’est pas en reste, et adopte dans ses œuvres le même ton de la contre-réforme qu’en Italie, mystique, passionné, où l’influence du Caravage se dilue dans une identité picturale propre au pays avec les reproductions de Diego Vélasquez, Jusepe de Ribera ou Francisco de Zurbaran . Partout en Europe l’attraction pour l’art se développe, les artistes ne peignent plus sur commande des bourgeois, et osent confier leurs œuvres à des marchands d’art pour faire connaître et apprécier leur travail. Pierre Paul Rubens domine alors la peinture flamande, travaillant au sein d’un atelier réunissant maints talents, Jan Bruegel, Jacob Jordaens et Anton Van Dyck qui deviendra l'un des plus grands portraitistes de son temps. Plus tard Rembrandt Van Rijn s’exprimera avec génie dans des œuvres excessivement maîtrisées, tant par la précision des corps, que par l’éclairage, les couleurs et l’expression des visages.

Une peinture qui suscite des émotions et trouble, en représentant des instants où se déroulent des actes essentiels dans la vie des personnages.

Une implication visuelle évidente, un bouleversement quant au fait d’assister à l’action en tant que témoin en regardant le tableau, qui trouve sa base dans l’expression de l’art ecclésiastique.