Renaissance

Il s’est subdivisé en trois périodes dites de la première renaissance (1400 à 1500), la renaissance classique (1500 à 1520) et le maniérisme (1520 à 1600). Il voit le jour en Italie, marquant une différence notable avec le Moyen ge et sa chasse aux hérétiques, apportant un œil plus humain, tourné vers le Monde, à la peinture en particulier et aux arts en général. La beauté, la richesse ne sont plus « tabou », mais au contraire idéalisées, dans une expression des plus raffinée. Les détails sont extrêmement précis et s’apparentent au modèle, le rendu d’un tableau ressemble de très près à la vision humaine. Rien n’est laissé au hasard, rides, imperfections, cicatrices, le vécu du modèle est retranscrit à l’excellence par le peintre.

L’invention de la technique de la perspective offre à la scène reproduite une unité de lieu, de temps et d’action. L’arrière-plan se pare de tons colorés et dégradés assez chauds ou parfaitement vaporeux qui donnent encore plus de véracité à l’atmosphère de la peinture. Il est désormais autorisé de peindre des portraits, de profil ou au trois quarts, sous fond de paysages lointains. C’est donc à Florence que cette nouvelle peinture émerge, avec le talent de Masaccio, de Fra Angelico, de Piero Della Francesca, qui s’expriment par une manière de peindre où la perspective et l’étude la lumière suscite l’admiration des amateurs d’art. La femme est encensée par Fra Filippo Lippi et Botticelli. Ce dernier s’inspire de la mythologie, les figures sont douces ou tragiques et les sentiments sont mis en image. Domenico Ghirlandaio est l’un des plus importants Maîtres florentins, il participera notamment à la rénovation de la chapelle Sixtine. À Venise l’excentrique, Giovanni Bellini met encore plus de couleur pour créer son style qui sera la base de la peinture vénitienne. Plus au nord de l’Europe, l’école flamande possède ses propres inspirations, puisées le plus souvent dans le fantastique et les sujets antiques. Les frères Van Eyck et Rogier Van der Weyden sont les fondateurs du mouvement.

Dans des œuvres austères, pieuses, ils révèlent un réalisme troublant, dont les générations suivantes tenteront de s’emparer. Plus tard, Jérôme Bosch, retranscrira plus profondément encore ce sentiment particulier et critique de la vie de l’époque dans le nord de la Hollande. La renaissance dite classique est illuminée par les œuvres de Raphaël dans les années 1500, dans un style plus classique, qui raconte une histoire, renvoie un message et où les personnages sont, le plus souvent de « grands » hommes en terme de valeur religieuse ou philosophique, charismatiques, mais jamais passionnés, tout simplement « beaux ». Léonard de Vinci reste avec sa technique du sfumato, celui qui laissera des œuvres magistrales de l’Italie à la France où François 1er a reconnu en lui un génie. Michel Ange, exprime dans sa peinture sa connaissance des corps acquise par la pratique de la sculpture.

À la mort de Raphaël, le maniérisme prend le dessus du courant artistique sans renier les apports précédents des maîtres florentins.

Il s’adresse à une certaine élite qui peut décrypter ces œuvres troubles, aux corps déformés, à l’érotisme esthétisant, aux coloris crus mettant à mal l’optimisme et la beauté représentée jusqu’alors. Pontormo, Bronzino, Parmesan, quelques uns des précurseurs du courant, présentant parfois quelques étrangetés.