Art abstrait

Ses artistes phares sont Vassily Kandinsky, Churlianis,, Nathalie Gontcharova, dont Guillaume Apollinaire fit l’apologie. Ce courant pictural atypique ne reflète rien de la réalité, il s’inspire de l’imagination de l’artiste, de l’épuration des modèles, objets, paysages qu’il observe et retranscrit. L’invisible est ainsi mis en scène et ne demande qu’à être déchiffré par l’œil averti. Le fauvisme, le cubisme et le futurisme furent taxés d’arts abstraits en leurs temps, mais ils en représentaient un courant plus « léger » puisque les éléments en étaient facilement déchiffrables. L’art abstrait représente ce que l’artiste sait de l’objet et non pas ce qu’il en voit. Ainsi il lui donne une forme qui lui est propre, car personne ne voit les choses de la même manière. L’art abstrait est par conséquent une manière de peindre qui favorise le côté personnel, unique, égocentrique de l’artiste. Il peut révéler sa vision tout à fait originale de voir le monde. Pour se faire, il utilise des formes assez linéaires à mille lieues de la logique de la perspective et du réalisme. La contrainte n’existe plus, la vraisemblance n’est plus un critère de talent. Les couleurs initiales de la représentation sont également modifiées.

Le ciel n’est pas forcément bleu et le soleil jaune. Kupka par exemple s’intéresse à l’aspect psychophysique des couleurs, à ce qu’elle soulève en celui qui les regarde. L’artiste puise dans ses sensations, son ressenti visuel pour peindre. L’exactitude par rapport à la réalité est abandonnée, mais pourtant les artistes de l’abstrait se veulent précurseurs en terme de vision pure et peut-être finalement essentielle, détournée de toute déformation par l’homme. En voulant faire de l’abstrait ne seraient-ils pas en train de toucher du bout du pinceau l’essence même des choses et des êtres ? Nouvelle vision du monde où celui-ci n’est pas imité, mais au contraire le reflet des dernières avancées technologiques.

L’art abstrait est celui d’une société qui change et évolue et doit se rendre à l’évidence de l’essentiel.

Perçu comme simpliste, ce mouvement artistique particulier intrigue, et ne reçoit pas toujours l’accueil enthousiaste d’un public qui a du mal à se projeter dans l’épuration.