Impréssionnisme

Il a donné naissance à une quantité magnifique d’œuvres de génie. Il a inspiré de nombreux artistes, et la période fut, particulièrement féconde pour chacun d’entre eux. Les peintres impressionnistes se défont du carcan académique d’une manière plus radicale que les réalistes. La représentation picturale est parfaitement nouvelle, puisque c’est le ressenti de l’artiste lui-même qui est exprimé, sa vision personnelle d’un événement, d’un paysage, d’un modèle. L’impressionnisme est ainsi empreint d’une certaine liberté, celle d’être soi même, de ne plus obéir à des codes artistiques imposés, et de pouvoir enfin transposer sur la toile le fond de son âme, de ses divagations imaginaires. Pour la première fois l’artiste s’assume quelque soit la particularité de sa peinture.

Eugène Boudin, Edgard Degas, Paul Cézanne, Armand Guillaumin, Auguste Renoi, Alfred Sisley, Claude Monet présentent lors d’une exposition parisienne leurs œuvres en décalage avec les courants d’alors. Le titre d’une des toiles de Monet, « Impression » inspirera un critique d’art qui baptisera ainsi le mouvement. Ce qui intéresse et séduit les impressionnistes relève de l’éphémère, des transformations de la nature, des couleurs qui se fondent, des saisons, de l’impalpable.

L’ambiance des œuvres baigne dans un univers assez flou, qui est rendu possible par la juxtaposition des touches de couleurs, une méthode inédite jusqu’alors. La lumière est l’élément essentiel au tableau. Les personnages sont saisis sur le vif, ils sont une silhouette furtive, fondue dans des tons chatoyants, les métamorphoses de la nature, des villes, l’agitation des rues sont autant de sources d’inspirations. L’impressionniste peint en plein air, il empoigne les éléments, ils visualisent et retracent sur la toile en l’instant. Ils ne déforment pas leur pensée. Elle est directement inspirée de leur environnement. Marines, plaines, collines, les peintures prennent toutes un aspect bucolique qui invite à la rêverie, comme baignées dans une douceur inédite. L’ambiance des villes et des quartiers de Paris est rendue à la perfection comme dans les tableaux de Monet. Une vie populaire, gaie, joyeuse, légère s’en échappe. Ailleurs ce sont des scènes au bord de l’eau, les villes proches de Paris, les promenades en canot.

Le mouvement a pu s’épanouir au fil d’expositions à Paris, Londres, New York jusqu’en 1886, saupoudrant le monde artistique de l’époque d’un peu de légèreté, d’une bonne humeur affichée, d’une nature fleurie, de tons chaleureux.

Une ode à l’insouciance et à la beauté des choses, y compris les plus simples, comme une balade sur les bords de la Marne ou un pique-nique dominical. Un mouvement qui s’est intéressé aux héros de la vie quotidienne, aux passants, aux anonymes, et qui a su saisir en quelque coup de pinceau, une certaine forme de bonheur.