Réalisme

Porté par les idées socialistes en vigueur en cette époque de la deuxième république, ce courant souhaite témoigner de la vie quotidienne française. L’art, comme tout le reste, doit être modernisé, ses objectifs doivent être redéfinis, pour s’inscrire dans le présent et non pas dans le culte des événements ou terreurs passées. Les progrès techniques en tout genre doivent servir aussi à l’inspiration de la peinture. Gustave Courbet s’exprime dans des œuvres radicalement opposées au romantisme, et à Delacroix. La représentation artistique est avec lui minimisée, comme dans son tableau « L’enterrement à Ornans »dans une ambiance grave, où les visages sont peints sans fioritures, et taxés de « laids » à l’époque. Un environnement lourd particulièrement bien rendu par le génie de l’artiste.

La bourgeoisie provinciale, les petits paysans, les notables, c’est toute une société qui est dépeinte, de manière pas toujours attractive, mais pourtant réaliste. Le peintre n’idéalise aucune situation, il l’esquisse de la manière la plus pure possible et traduit les mœurs du moment. Assez scandaleuse pour l’époque, la peinture de Courbet est pourtant le reflet exact de ce qui l’entoure. Millet, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon, s’exprimera dans des tableaux reprenant à la perfection la vie aux champs, les travaux paysans, et les scènes rurales. Corot anticipe le travail qui sera plus tard perfectionné par les impressionnistes, ses paysages et personnages bucoliques baignent dans une lumière douce et évanescente.

Henri Fantin Latour exprimera son réalisme dans des natures mortes témoignant d’un goût du détail perfectionniste qui rend ses peintures vivantes, tandis que Daumier caricature les hommes politiques de l’époque, une autre manière de commenter la société de l’époque. Le groupe d’artistes qui gravite autour de Courbet penche pour une régénération de l’art, une manière d’abolir les idées reçues en termes de peinture, les lignes directives.

Le mouvement du réalisme traversera les frontières pour inspirer plus tard les artistes américains encore marqués par la grande dépression de 1929 à la manière d’Edward Hopper qui peint avec réalisme la vie de ses concitoyens.

Le réalisme, tellement controversé par l’école académique, a contribué à l’émergence de l’impressionnisme et de nombreux talents.