Romantisme

Il est divisé en trois périodes, le préromantisme dans les années 1770 à 1822, le romantisme de 1822 à 1843 et enfin le post romantisme jusqu’en 1870. Les sentiments profonds sont exprimés, la tourmente de l’amour, la passion, en ces temps troubles où les artistes ont du mal à trouver leur inspiration. Leurs doutes s’expriment alors en figurant dans leurs œuvres, angoisses, rêves, folies et peurs en tout genre. Ainsi, le peintre maudit semble être apparu à l’époque du mouvement du romantisme, laissant libre cours à sa torture et ses démons intérieurs.

Francisco Goya est l’une des figures de proue du pré romantisme, représentant sans tabou la folie meurtrière, la guerre, la déchéance, la misère humaine, dans l’expression de ses personnages aux corps déformés, aux visages camouflés, prenant place dans un environnement de chaos, qui renvoie une vision terrifiante, mais pourtant réaliste. Le romantisme proprement dit s’empare en plus de sujets comme l’imaginaire fantastique, à la manière de Caspar David Friedrich qui retranscrit des paysages abandonnés, étranges, isolés. William Blake, Heinrich Füssli reproduisent le fracas de leur univers intérieur. Fort heureusement en Angleterre, John Constable accouche d’une peinture un peu plus colorée, qui met en vedette la nature, dans ce qu’elle peut avoir de plus authentique, la lumière qui s’y incruste, les ciels chargés et menaçants, créant une ambiance qui influencera de nombreux peintres. Géricault composera des œuvres monumentales, dont le Radeau de la Méduse, dans un style qui trouve sa source chez les Maîtres anciens.

Eugène Delacroix deviendra le chef de file de ce mouvement en France, avec des œuvres particulières dont il a puisé la lumière lors de ses voyages africains. Toute cette école du romantisme s’éloigne des règles établies, donnant un rôle décisif et déterminant à la couleur, puisque, grâce à elle, une nouvelle forme de mouvements est initiée. La nature sauvage et mystérieuse suggère les sentiments évanescents, qui habitent l’artiste. Les événements sont théâtralisés, les champs de bataille, les massacres, la souffrance humaine, la mort, prennent de la couleur, ce qui les rend encore plus réalistes et bouleversants.

La sensibilité visuelle du spectateur est mise à mal, interpellée, et constitue une rupture avec ce qui pouvait, auparavant, être admiré.

Les œuvres sont romanesques, en utilisant de nombreuses métaphores, elles racontent des histoires où les passions se déchaînent, où la mélancolie sournoise fait s’interroger sur le vrai sens de la vie.